dimanche 13 mai 2012

Piriac Hoedic Houat

Houat Hoedic depuis Piriac
5 et 6 mai 2012
Alain, Franck, Joël



Samedi  5 mai

Initialement nous devions aller faire une virée vers Les Minquiers et Chaussey durant 4 jours mais la météo l’a voulue autrement.
Avec des vents annoncés pour ce pont du 8 mai contre nous et avec des coefficients de marées allant en s’amplifiant (au-dessus de100), nous prenons la sage décision de nous retourner vers un coin qui nous est plus familier et dont les courants ne sont pas aussi forts qu’en Manche, je veux parler des îles d’Hoëdic et de Houat.

Ce n’est pas la première fois que nous partons de Piriac vers ces îles. Cela présente un gros avantage de n’avoir pas beaucoup de route à faire et la place du canot de sauvetage est un endroit très bien pour y laisser les véhicules et un lieu d’embarquement aisé.

Pour une fois, Joël et moi arrivons sur les lieux de nos préparatifs avant Alain. La journée commence bien avec une petite brume sur l’eau et une mer très calme.Après de rapides chargements, chacun muni d’une VHF nous embarquons vers 8h. Nous ne tarderons pas à nous désaper en l’absence de vent et d’un soleil qui pointe doucement son nez.
La mer est d’huile. Nous pagayons efficacement avec cette mer plate. Dans ces conditions, cela nous apparaît facile de pagayer et avons le sentiment que cela pourrait durer des heures sans effort.

Avant de débarquer au Nord de la Pointe Beg er Sennerion , Joël fait une petite moisson de moules sur les roches de er Hoelannec qui sont émergées à peine à 1km du bord. Pendant ce temps, j’ai commencé à traîner (pas parce ce que j’avais de la peine) mais pour le poisson et c’est 2 moyens maquereaux qui viendront ce soir étoffer notre repas.

Cette pause nous fait du bien et après que chacun se soit ragaillardi, nous réembarquons pour Houat en passant par le sud d’Hoëdic (distance plus longue que par le Nord de d’île).
En arrivant au passage des Sœurs, nous anticipons le courant de flot en visant directement l’île aux Chevaux. A l’issue de cette traversée de près de 6 Kms, nous arrivons à la pointe sud de l’île mais nous avons déjà touché depuis quelque temps un vent de face qui freine notre progression et cette fois ci nous amène à puiser dans nos réserves.

Nous longeons la côte sud à la recherche d’un coin de bivouac. Nous passons devant des coins qui semblent convenir mais que nous trouvons trop proches du bourg.
Alain se souvient lors de notre virée de l’année dernière avoir aperçu des endroits qui lui paraissaient bivouacables. Il faut savoir qu’un breton a la réputation d’être têtu mais doublé d’un Alréen c’est quelque chose.
Joël et moi, la fatigue aidant, serions prêts à toucher terre le plus tôt possible mais confiant Alain remonte la côte en ne lâchant rien. Bien lui a pris reconnaissons le.
Nous posons vers 18h l’étrave de nos kayak sur une petite plage en retrait et donc assez bien protégée sauf si on a une houle orientée au S/O mais à relativiser compte tenu de la « protection de Belle Ile » (coordonnées de ce bivouac 47° 23’ 22 N et 2° 58’ 44 O).
Nous avons parcouru dans la journée plus de 20 Mn (37.4 Kms).

Nous nous changeons et préparons notre menu diététique (comme à l’accoutumée, toujours sans entrée) fait de gâteaux apéritifs, bières, whisky, ty punch ; moules ; filets de maquereaux pêchés ce matin (un délice en les faisant revenir avec le fond de cuisson des moules, peau vers le fond), haricots et saucisses préparés par la maison Cavy, et pour finir un gâteau d’Alain qui tient bien au corps. Un repas ce qu’il y a de plus simple, normal quoi.

Le repas terminé nous allons faire une petite balade digestive jusqu’à la pointe Nord de l’Ile et à cette heure nous ne rencontrerons personne.
Il commence à faire nuit quand nous rejoignons notre lieu de quiétude à partir duquel Alain a une vue sur la Pointe de Kerdonis qui le fait phantasmer (il rêve d’une traversée directe Piriac/ Belle-Ile).

C’est sur cette image que nous nous endormons, chacun dans son sursac (la flemme de monter la tente).


Dimanche 6 mai

Le ciel nocturne a été parsemé de nuages mais aucune goutte de pluie n’est tombée.

Nous nous levons à 7h et il nous faudra 1h1/2 avant de s’asseoir dans nos kayaks. Du temps est gagné en n’ayant pas besoin de plier de tente.

Nous avons décidé de passer à l’ile aux Chevaux (anciennement dénommée Melvan) d’une part parce que nous n’y avons jamais débarqué et d’autre part nous espérons pouvoir y faire une pêche de coquillages ou crabes.

Cette île est la propriété du conservatoire du littoral.
Nous resterons sur l’estran pour ne pas déranger les oiseaux en pleine période de nidification.

Joël, compte tenu d’un vent favorable a mis sa voile tape cul, nous rattrape puis nous devance rapidement. Plus nous nous rapprochons de l’île et plus la mer est formée, plutôt déformée d’ailleurs.
Cette mer agitée avec un vent contre courant nous impose d’être vigilants, aussi Alain et moi restons ensemble pour pouvoir se porter assistance le cas échéant. Pour Joël, nous l’avons en point de mire jusqu’au moment ou il disparaît derrière une roche pour le choix de son lieu de débarquement.

Nous espérions voir des crabes et bien c’est raté. Mêmes sous les roches, pas moyen d’y faire un panier.

Nous prenons notre déjeuner à l’abri du vent qui est assez froid mais le soleil est là pour nous réchauffer. La mer continue à descendre  et il nous faudra porter nos kayaks pour les mettre à l’eau. Nous sommes quasiment à l’étale et c’est le moment choisi (midi pile) pour repartir en direct sur Piriac avec les courants « favorables » pour 17 Mn de navigation.

La trace directe nous fait passer un peu au Nord d’Hoëdic.
Il nous faudra une heure pour arriver au niveau de la pointe de Beg Lagad. On trotte bien avec des gentils surfs.
Alain et Joël passent près de la pointe et je me sens obligé de les rejoindre d’une part pour ne pas rester trop éloigné d’eux et d’autre part pour qu’ils m’aident à quitter mon coupe vent d’hiver Yak. Ces manœuvres nous font « perdre » 20 minutes.

Puis c’est parti pour un long bord durant lequel nous penserons bien à nous réhydrater  et à prendre quelques grignotes.
Joël gardera sa voile durant toute la traversée avec ce vent qui le pousse dans la bonne direction.
Il n’est pas facile de distinguer de si loin notre lieu d’atterrissage, aussi si vous voyez le château d’eau de Trescalan c’est un bon point de repère pour s’orienter.

Sur l’eau, et ce n’est pas la première fois que nous nous faisons la réflexion, il est toujours difficile de distinguer Dumet. On ne l’a voit qu’en s’approchant de son Sud. Auparavant, elle se confond avec le trait de cote d’arrière plan.
Plus nous nous rapprochons de Dumet et plus la mer grossit. Comme dit souvent Marie Laure à juste titre, Dumet ce n’est jamais facile, Nous sommes bien ballottés et mouillés durant des surfs qui nous rendent très attentifs d’autant plus en passant près des Bayonnelles en direction de la pointe du Castelli.

Nous touchons la plage à 16h20 et si on enlève les 20’ passées au Nord d’Hoëdic, cette traversée avec vent et courants favorables se serait faîte en 4h environ. Il y a beaucoup de personnes à se promener, jour du 2ième tour des élections présidentielles, un peu moins sur la plage compte tenu de ce vent fort et frisquet.

Pour fêter ces 2 jours de navigation ensoleillés, nous buvons solidairement une petite bière et nous ne pouvons dire qu’une chose «  on est content ».

Franck


1 commentaire:

  1. bravo Franck pour ce magnifique compte rendu, qui reflète bien l'esprit de cette belle sortie

    alain

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