mardi 1 janvier 2013

Balade en eau douce sur l'Erdre


Dimanche 30 décembre 2012

Marie-Laure, Viviane, Françoise, Mélanie, Anny, Martine
Philippe, Hervé, Eric, Franck,Pierre-Dominique, Thierry, Christian


Nantes, arrivée par l'Erdre

A l'origine, Philippe voulait nous emmener à Quiberon... mais la météo en a décidé autrement ! Pendant toute la semaine de Noël, le vent a soufflé tant et si bien, l'océan a enflé si fort, que les embarcations s'envolaient ! (C'est ainsi qu'est né le kite-surf... mais c'est une autre histoire !)
Alors nous avons embarqué à Sucé, pour descendre l'Erdre jusqu'à Nantes.
Bien sûr, il y a eu des déçus ! Des inconditionnels de l'eau salée, des fanas de surf, et même Cathy, qui rêvait d'une balade sur l'Erdre... et qui était partie pour la St Sylvestre !
Personnellement, j'étais plutôt soulagée. Non que je fusse dupe des boniments du G.O. (depuis quand organise-t-on des "sorties cool" au SNOS ?), mais simplement parce qu'en rivière, je me sens en sécurité : si jamais quelque chose se passe mal, on peut toujours se réfugier au bord. Et puis, j'ai de bons souvenirs de navigation en eau douce...

Dès notre arrivée, on a senti le contraste avec la mer ! L'humidité d'abord, cette fraîcheur subite qui me rappelle le petit matin après une nuit à la belle étoile... L'air est moins iodé, tout nu sans les embruns ! L'eau est plus froide aussi, et tellement calme... Sur cette belle surface lisse, les paysages se reflètent, petites merveilles de la nature...

Je me mets à pagayer, cela paraît tellement facile, sans les vagues, sans le vent, sans tout ce tumulte habituel de nos sorties en mer ! Et puis, cette fois-ci, Hervé a réparé la dérive du Xcape, je peux même m'en servir ! (Les puristes me diront qu'il n'y en a pas besoin, mais je les laisse causer ! C'est plus facile avec, et j'ai une longue journée devant moi, autant m'économiser !)

L'aller se passe sans encombre, sous le soleil même ! Quelle douceur de se laisser chauffer à ses rayons, en cette période où les journées sont si courtes ! J'admire le décor naturel, les belles demeures qui jonchent les rives, je salue au passage les rameurs qui nous doublent sans bruit...
Ils me rappellent l'époque où je faisais de l'aviron sur la Seine : à peine sortis de l'effervescence de la capitale, on se retrouvait au vert, à savourer le silence et la fluidité de mouvements parfaitement synchronisés... Floufff, floufff, floufff... La paisible musique des pelles qui effleurent à peine la surface de l'eau, comme les ailes du cygne qui prend son envol...
En kayak, le geste est plus difficile à maîtriser, peut-être parce qu'il est asymétrique : j'ai toujours l'impression de devoir forcer plus à gauche qu'à droite ! Mais je compense en tenant ma pagaie légèrement décalée. (J'adoore ma pagaie groenlandaise ! On peut jouer avec de mille manières ! Et puis c'est un bel objet... et c'est moi qui l'ai fabriquée !)

Peu à peu, les habitations se densifient, on voit de plus en plus de promeneurs le long des rives. Une passerelle en bois, un petit pont, l'occasion de jouer à cache-cache et... on arrive à Nantes ! Un bateau-mouche nous double, les péniches rivalisent de charme et d'originalité, je reconnais des endroits où je suis venue par la terre, autrefois : les ateliers Normand, l'île de Versailles... Depuis que je fais du kayak, je ne vois plus la géographie de la même manière !

Nous continuons encore un peu, pour découvrir le tunnel Saint-Félix, où Philippe nous a promis une séquence émotion. Les feux sont au vert : Christian enfile sa lampe frontale, et c'est parti ! Des aboiements résonnent dans la cavité, qui est plus éclairée que je ne l'imaginais, nous entrons en cortège resserré, c'est un peu impressionnant... Il y a du courant, on avance sans avoir à pagayer ! Sur le bord, une allée piétonne avec des bornes de secours ; au plafond, les feux nous indiquent que nous avançons dans le sens autorisé... Par où allons-nous revenir ? Y a-t-il une voie parallèle, en sens inverse ?
La traversée dure un bon moment, sous les voies ferrées... Nous débouchons au pied de la splendide tour de l'usine LU : d'habitude, je viens là en train !

C'est calme ici, petite enclave aquatique au milieu du centre-ville ! De grands panneaux nous signalent qu'il faut tirer sur la manette pour demander le passage. Ah ! Ils sont drôles ! Celle-ci pend à un mètre cinquante au dessus de l'eau : à hauteur de bateau, mais pas de kayak ! Il y a bien un sympathique pêcheur sur la rive, mais la corde est trop loin du bord pour qu'il puisse nous aider. Un petit moment de flottement, puis Philippe se dévoue : un radeau pour le tenir, et il se met debout dans son hiloire.
Première tentative : c'est raté ! (Ce petit jeu, c'est pire que d'attraper la queue du Mickey dans un manège !) Deuxième essai... réussi ! Suspense... Oui ! Le panneau d'affichage indique que le passage sera ouvert dans dix minutes ! Hourra !
Un peu de patience et ... Bizarre ! Le panneau annonce "bateau bloqué, navigation interdite" Le tunnel est courbe, on ne voit pas ce qui se passe à l'autre bout : on attend. Je commence à avoir froid, et puis faim : nous avons pagayé à un bon rythme, plus de deux heures, et mon petit-déjeuner est loin !
L'attente se prolonge, le doute s'installe : qu'est-ce que le système a détecté ? Le bateau bloqué, ce ne serait pas nous, par hasard ? Alors, on traverse pour s'amarrer en face, dans la zone d'attente pour les bateaux. Mais rien ne se passe...
Ca devient lassant, cette alternance des messages lumineux : "bateau bloqué"... "navigation interdite"... "bateau bloqué"... C'est bon, on a compris !
Alors là, Philippe fait un truc magique : il prend une décision ! On va manger. Le cadre n'est pas idéal, mais ça ira. Youpi ! (J'ai les crocs !) Nous le suivons tous vers une passerelle hospitalière, à quelques mètres de là... Pas le temps de déjuper, quelqu'un s'écrie : "C'est vert !" Vite ! Vite ! Demi-tour toute, et nous revoilà dans le tunnel, morts de rire...

Tiens ! Je n'avais pas remarqué ces remous, à l'aller. Christian propose de me tracter : ben voyons ! Comme si j'allais me laisser effrayer par quelques petites vaguelettes de rien du tout ! Evidemment, je suis un peu fatiguée, et puis le courant, je ne connais pas trop sa force... mais je vais tester !
Bouh ! Il fait sombre là-dessous, et je ne progresse pas efficacement... Christian insiste, il a l'air inquiet : "il vaut mieux sortir de là le plus vite possible ! " Bon, d'accord ! Je me laisse remorquer ! Mais c'est juste pour le rassurer !
Il part à fond la caisse, alors je suis bien obligée de suivre... Et nous n'avançons pas si vite que ça ! Pierre-Dominique vient s'atteler à gauche, pour soulager Christian. Enfin, nous commençons à rattraper le groupe... Le tunnel me paraît encore plus long qu'à l'aller ! Finalement, je suis bien contente de ne pas avoir eu à lutter seule contre le courant : je n'aurais pas tenu jusqu'au bout...

La suite, je la passe en accéléré parce que j'ai promis de faire un compte-rendu court, pour une fois ! Déjeuner devant le Conseil Général, sur des marches en pierre. Echanges de recettes et astuces pratiques. Martine me donne envie avec ses chaussettes toutes douces. Eric nous sort un saladier pliable d'enfer, et Hervé un cake à se damner ! Très bonne ambiance jusqu'à ce qu'il se mette à pleuvoir... à grosses gouttes !
Débandade ! Remarque pertinente de Marie-Laure, qui observe les nuages : "ça ne va pas durer, allons nous abriter !" (C'est l'avantage de la ville : pas de toilettes, mais des auvents !) Rigolade.
La pluie cesse, on embarque. Adieu, Nantes !
Pagayer, encore et toujours... En mer, au moins, on est parfois aidés par les vagues ou le courant... Ici, rien ! Les éléments sont neutres.
Je prends le rythme, mais c'est l'heure de ma sieste ! Je n'arrive pas à suivre. Je suis tiraillée entre l'envie de profiter de la balade, de m'amuser un peu, et la gêne de devoir faire attendre le groupe (dès qu'on s'arrête, on a froid !).
De temps en temps, pour me détendre, je m'allonge sur le dos et je contemple le ciel, tout en pagayant tranquillement : c'est magique !
J'accumule la fatigue, je baisserais bien les bras... mais non ! J'irai jusqu'au bout !
Le groupe ne m'attend pas beaucoup... Je mange des abricots secs pour reprendre un peu d'énergie. Même pas la force d'en proposer aux autres... (Pourtant, le cœur y est !) Au fait, où est passé mon petit dopant préféré ? Christian a-t-il oublié sa rituelle tournée de mini-Mars ? Je deviens chiante... Hervé finit par sortir les barres chocolatées de leur cachette : qu'est-ce que c'est bon !
Pause suivante, le groupe me laisse passer devant : je me sens un peu ridicule, un peu seule, mais tant pis ! Cela ne durera pas. Evidemment, Franck et Martine, en K2, ont tôt fait de me dépasser ! Françoise, Viviane et quelques autres me tiennent compagnie, à tour de rôle. Il n'y a plus guère d'avirons, à cette heure, mais on croise un canoë, et des kayaks de course. (Quel geste magnifique, avec leurs immenses pagaies !) On voit même des gondoles !
"Le clocher ! On est bientôt arrivés !" Si c'est une blague, elle n'est pas drôle... Mais, non ! Je reconnais le restaurant, sur la rive ! Je retrouve le sourire...
Une fois au sec, avec du thé au rhum et des bons gâteaux, j'oublie les muscles qui me font mal de partout, et je regarde l'Erdre avec gratitude : quelle belle balade !

Ce qui me fait le plus rire, c'est quand, une fois la remorque chargée, la voiture de Philippe refuse de redémarrer ! En temps normal, je déteste tomber en panne, mais, là, je sais que nous pouvons compter sur le groupe ; d'ailleurs, Marie-Laure a déjà sorti les câbles pour relancer la batterie. Alors je m'écrie : "Chic ! Encore un truc à raconter dans le compte-rendu !"

Mélanie


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