Houat Hoedic depuis Piriac
5 et 6 mai 2012
Alain, Franck, Joël
Samedi 5 mai
Initialement nous devions aller faire une virée vers Les
Minquiers et Chaussey durant 4 jours mais la météo l’a voulue autrement.
Avec des vents annoncés pour ce pont du 8 mai contre nous et
avec des coefficients de marées allant en s’amplifiant (au-dessus de100), nous
prenons la sage décision de nous retourner vers un coin qui nous est plus
familier et dont les courants ne sont pas aussi forts qu’en Manche, je veux
parler des îles d’Hoëdic et de Houat.
Ce n’est pas la première fois que nous partons de Piriac
vers ces îles. Cela présente un gros avantage de n’avoir pas beaucoup de route
à faire et la place du canot de sauvetage est un endroit très bien pour y
laisser les véhicules et un lieu d’embarquement aisé.
Pour une fois, Joël et moi
arrivons sur les lieux de nos préparatifs avant Alain .
La journée commence bien avec une petite brume sur l’eau et une mer très
calme.Après de rapides chargements, chacun muni d’une VHF nous embarquons vers
8h. Nous ne tarderons pas à nous désaper en l’absence de vent et d’un soleil
qui pointe doucement son nez.
La mer est d’huile. Nous pagayons efficacement avec cette
mer plate. Dans ces conditions, cela nous apparaît facile de pagayer et avons
le sentiment que cela pourrait durer des heures sans effort.
Avant de débarquer au Nord de la Pointe Beg er Sennerion , Joël
fait une petite moisson de moules sur les roches de er Hoelannec qui sont
émergées à peine à 1km du bord. Pendant ce temps, j’ai commencé à traîner (pas
parce ce que j’avais de la peine) mais pour le poisson et c’est 2 moyens
maquereaux qui viendront ce soir étoffer notre repas.
Cette pause nous fait du bien et après que chacun se soit
ragaillardi, nous réembarquons pour Houat en passant par le sud d’Hoëdic
(distance plus longue que par le Nord de d’île).
En arrivant au passage des Sœurs, nous anticipons le courant
de flot en visant directement l’île aux Chevaux. A l’issue de cette traversée
de près de 6 Kms, nous arrivons à la pointe sud de l’île mais nous avons déjà
touché depuis quelque temps un vent de face qui freine notre progression et
cette fois ci nous amène à puiser dans nos réserves.
Nous longeons la côte sud à la recherche d’un coin de
bivouac. Nous passons devant des coins qui semblent convenir mais que nous
trouvons trop proches du bourg.
Alain se souvient lors de notre virée de l’année dernière
avoir aperçu des endroits qui lui paraissaient bivouacables. Il faut savoir
qu’un breton a la réputation d’être têtu mais doublé d’un Alréen c’est quelque
chose.
Nous posons vers 18h l’étrave de nos kayak sur une petite
plage en retrait et donc assez bien protégée sauf si on a une houle orientée au
S/O mais à relativiser compte tenu de la « protection de Belle Ile »
(coordonnées de ce bivouac 47° 23’ 22 N et 2° 58’ 44 O).
Nous avons parcouru dans la journée plus de 20 Mn (37.4
Kms).
Nous nous changeons et préparons notre menu diététique (comme
à l’accoutumée, toujours sans entrée) fait de gâteaux apéritifs, bières, whisky,
ty punch ; moules ; filets de maquereaux pêchés ce matin (un délice
en les faisant revenir avec le fond de cuisson des moules, peau vers le fond),
haricots et saucisses préparés par la maison Cavy, et pour finir un gâteau
d’Alain qui tient bien au corps. Un repas ce qu’il y a de plus simple, normal
quoi.
Le repas terminé nous allons faire une petite balade
digestive jusqu’à la pointe Nord de l’Ile et à cette heure nous ne
rencontrerons personne.
Il commence à faire nuit quand nous rejoignons notre lieu de
quiétude à partir duquel Alain a une vue sur la Pointe de Kerdonis qui le fait
phantasmer (il rêve d’une traversée directe Piriac/ Belle-Ile).
C’est sur cette image que nous nous endormons, chacun dans
son sursac (la flemme de monter la tente).
Dimanche 6 mai
Le ciel nocturne a été parsemé de nuages mais aucune goutte
de pluie n’est tombée.
Nous nous levons à 7h et il nous faudra 1h1/2 avant de
s’asseoir dans nos kayaks. Du temps est gagné en n’ayant pas besoin de plier de
tente.
Nous avons décidé de passer à l’ile aux Chevaux
(anciennement dénommée Melvan) d’une part parce que nous n’y avons jamais
débarqué et d’autre part nous espérons pouvoir y faire une pêche de coquillages
ou crabes.
Cette île est la propriété du conservatoire du littoral.
Nous resterons sur l’estran pour ne pas déranger les oiseaux
en pleine période de nidification.
Cette mer agitée avec un vent contre courant nous impose
d’être vigilants, aussi Alain et moi restons ensemble pour pouvoir se porter
assistance le cas échéant. Pour Joël , nous
l’avons en point de mire jusqu’au moment ou il disparaît derrière une roche
pour le choix de son lieu de débarquement.
Nous espérions voir des crabes et bien c’est raté. Mêmes
sous les roches, pas moyen d’y faire un panier.
Nous prenons notre déjeuner à l’abri du vent qui est assez
froid mais le soleil est là pour nous réchauffer. La mer continue à
descendre et il nous faudra porter nos
kayaks pour les mettre à l’eau. Nous sommes quasiment à l’étale et c’est le
moment choisi (midi pile) pour repartir en direct sur Piriac avec les courants
« favorables » pour 17 Mn de navigation.
La trace directe nous fait passer un peu au Nord d’Hoëdic.
Il nous faudra une heure pour arriver au niveau de la pointe
de Beg Lagad. On trotte bien avec des gentils surfs.
Puis c’est parti pour un long bord durant lequel nous
penserons bien à nous réhydrater et à
prendre quelques grignotes.
Il n’est pas facile de distinguer de si loin notre lieu d’atterrissage,
aussi si vous voyez le château d’eau de Trescalan c’est un bon point de repère
pour s’orienter.
Sur l’eau, et ce n’est pas la première fois que nous nous
faisons la réflexion, il est toujours difficile de distinguer Dumet. On ne l’a
voit qu’en s’approchant de son Sud. Auparavant, elle se confond avec le trait
de cote d’arrière plan.
Plus nous nous rapprochons de Dumet et plus la mer grossit.
Comme dit souvent Marie Laure à juste titre, Dumet ce n’est jamais facile, Nous
sommes bien ballottés et mouillés durant des surfs qui nous rendent très
attentifs d’autant plus en passant près des Bayonnelles en direction de la
pointe du Castelli.
Nous touchons la plage à 16h20 et si on enlève les 20’
passées au Nord d’Hoëdic, cette traversée avec vent et courants favorables se
serait faîte en 4h environ. Il y a beaucoup de personnes à se promener, jour du
2ième tour des élections présidentielles, un peu moins sur la plage
compte tenu de ce vent fort et frisquet.
Pour fêter ces 2 jours de navigation ensoleillés, nous
buvons solidairement une petite bière et nous ne pouvons dire qu’une chose
« on est content ».
Franck
bravo Franck pour ce magnifique compte rendu, qui reflète bien l'esprit de cette belle sortie
RépondreSupprimeralain