Samedi 9 mai 2012
Championnat
de France de kayak-polo
(masculin
!)
Samedi
9 juin 2012. C'est ma troisième randonnée en kayak avec le SNOS. Il
ne fait pas chaud, j'emporte ma combinaison intégrale (là, vous
remarquerez tout de suite le vieux loup de mer, avec une looongue
expérience en catamaran : au moins sept sorties en rappel !)
Arrivée
à l'étang du Bois Joalland, première épreuve : se garer.
Impossible de s'approcher de la base nautique, il y a une barrière,
et douze mille voitures garées devant ! (Qu'est-ce qui se passe ?
Une pancarte indique : championnat de France de kayak-polo. J'y crois
pas ! Un championnat de FRANCE !!! Chez nous, à St Naz les bains !
Mazette !)
Je
ne me laisse pas abattre pour si peu : avec un peu de patience,
j'arrive à dégotter une place, et je finis à pieds ! Il y a des
tentes blanches installées partout, avec des Adonis en train de se
changer dedans. Je croise Brad Pitt et ses quatre frères, tous en
muscles et en gilets de sauvetage. Je fais celle qui en a vu
d'autres...
J'arrive
enfin au local du SNOS, où je retrouve des visages connus... et
d'autres moins. A force de voir des nouvelles têtes, j'ai du mal à
retenir les prénoms, sauf ceux des filles (normal, il y en a
nettement moins !). La dernière fois, j'ai demandé à Sylvain de
m'aider... mais il avait un trou de mémoire !
A
part Martine, Viviane, Françoise et moi, il n'y a que des mecs ici.
J'espère que Cathy va venir ! On se sent un peu en minorité...
Aujourd'hui,
les costauds ne perdent pas de temps à tergiverser : on va à
Villès-Martin, c'est décidé. On attend 14h, des fois que Cathy
soit en retard, mais non, elle ne viendra pas. Je suis un peu déçue,
je vais me sentir seule. En plus, il se met à pleuvoir ! (Remarquez,
c'est le bon côté des sports d'eau : on s'en moque un peu qu'il
pleuve, mouillé pour mouillé...)
Sur
le trajet, Christian me demande si cela me fait peur de faire la
traversée (de l'Estuaire je suppose) : "bien sûr, mais vous
serez là !" Ensuite, ils se mettent à raconter des histoires
de gars malades en kayak. (Comment ça ? On peut avoir le mal de mer
en kayak ? Difficile à concevoir... J'ai déjà eu le mal de mer sur
un gros bateau, mais jamais sur un petit.) Sur la mer, on voit de
l'écume (je ne suis pas une experte, mais ça veut dire qu'il y a
des vagues, ça j'en suis sure ! Quand est-ce que j'aurai droit à
une sortie calme ? Sans vent, sans vagues, bref, normale quoi !)
Enfin,
on arrive à la base nautique : une éclaircie nous accueille, c'est
de bon augure ! On se change vite fait, et nous voilà à l'eau.
Finalement, on ne traverse pas, on file sur le phare du Grand
Charpentier. Il y a un peu de vent, mais pas trop, et les vagues sont
toutes petites : ça me va.
Rapidement,
le groupe prend de l'avance, et change de direction. Qu'est-ce qu'ils
font ? Je n'y comprends rien ! Je m'applique à pagayer en tournant
bien les épaules, j'ai l'impression de progresser, c'est chouette...
Et là, voilà un costaud qui me dit : "Essaie de garder la tête
bien droite, tu dodelines de la tête sans arrêt !" (Zut ! Zut
! Je me dis en moi-même. Entre vous et moi, je n'utilise pas ces
mots-là, mais les vrais ne passeraient pas à la censure !) Le
problème, c'est que je ne vois pas ce que je fais ! (Ben oui, vous
imaginez la tête des costauds s'ils me voyaient débarquer avec mon
miroir de poche ! Autant venir avec la trousse de maquillage complète
!)
Pendant
ce temps, Viviane nous a abandonnés, l'air de rien : elle s'est
dirigée vers le rivage, alors que le groupe partait en sens opposé.
Nous ne sommes plus que trois féminines dans l'équipe !
Je
crois que j'ai compris pourquoi le groupe a bifurqué : ils ont
trouvé un spot à vagues, et ils s'amusent à surfer ! Le temps que
j'arrive à leur niveau, ils repartent vers le phare. Et moi, je me
repose quand ?
Bon,
tant pis ! Je m'applique à regarder bien droit devant, tout en
tournant le buste et en évitant de forcer trop sur les bras (la
première fois, j'ai eu des courbatures atroces aux muscles des
mains, à force d'être crispée sur ma pagaie !!!) J'avance, mais
j'ai du mal à respirer, à cause du col de ma combi qui m'étrangle.
Au bout d'un moment, je n'y tiens plus : il faut que je remette cette
satanée combi en place ! Mais, assise dans le kayak, c'est
impossible. Alors je descends à l'eau : je tire sur le néoprène,
c'est pas facile, mais voilà, j'ai réussi à donner du mou dans le
dos, et je peux à nouveau respirer. En plus, l'eau est bonne !
Pour
remonter dans le kayak, je fais comme le premier jour, près de la
plage : avec quelqu'un qui me tient le kayak, ça passe bien. (Là,
je suis très fière de moi, mais je me garde bien de le dire aux
deux costauds qui m'escortent, parce qu'eux, tout ce qu'ils voient,
c'est qu'on a perdu le groupe de vue, à force de traîner !)
On
repart donc, et plus ça va plus les vagues grossissent ! Le
problème, c'est qu'on s'éloigne du rivage, et donc des repères.
Petit à petit, je me sens bizarre... Je me concentre sur les
conseils de mon escorte : pagayer fluide. Facile à dire ! Qu'est-ce
qu'ils s'imaginent, que je fais exprès de faire n'importe quoi ?
Les
vagues sont bien formées maintenant, et je me sens comme sur des
montagnes russes : j'adore les grands-huits, mais d'habitude, ça
dure trois minutes et puis c'est fini ! Plus ça va, plus je me sens
comme ce chat qui avait cherché un endroit tranquille pour faire la
sieste : il s'était caché dans le tambour du lave-linge. Un peu
plus tard, la porte du hublot s'était refermée, et la machine
s'était mise en marche... Ben voilà, je suis pile au moment où le
tambour tourne à plein régime !
Alors,
je me concentre encore plus sur mes gestes, et je me motive en
regardant le phare : on s'en approche, lentement mais surement...
Je
suis super contente de retrouver le groupe : ils surfent autour du
phare. Ils ont l'air de bien s'amuser ! Mes deux escortes vont jouer
avec eux ; Françoise me prend sous son aile, pour que je puisse me
reposer enfin...
Hélas
! Ma joie est de courte durée ! Dès que je cesse de pagayer, le mal
de mer s'intensifie, et devient très vite insupportable ! Les autres
sont sympas, ils me demandent comment je vais, et me proposent des
fruits secs.... Mais je n'ai pas faim, mais alors pas du tout !!!
On
ne s'éternise pas, on prend le chemin du retour ! Cette fois-ci, la
houle nous porte, et on avance nettement plus vite ! Le moral remonte
en flèche : j'arrive même à faire un petit bout de surf sur une
vague ! Whaou !
Mais
j'ai encore le mal de mer, et je commence à fatiguer sérieusement.
En plus, les vagues sont un peu croisées, et personne n'arrive à
surfer proprement. Je donnerais mon royaume pour mettre pied à terre
quelques minutes, et pouvoir souffler un peu ! Mais je ne peux pas
arrêter de pagayer, sinon je vais vomir...
Je
remarque que mon escorte s'est renforcée, mais je suis incapable de
vous dire de qui elle est composée. Je suis dans un état second,
comme si j'avais trop bu... J'ai le moral dans les chaussettes. Le
premier qui me fait une remarque sur ma façon de pagayer, je
l'envoie valdinguer !
Et
ça ne loupe pas : en voilà un qui trouve que je pagaie moins
efficace (Et toi, tu conduis mieux quand t'es bourré, peut-être ?!)
Alors je peste contre ces (censuré) de vagues et ce kayak qui ne
m'obéit pas ! (C'est marrant, ils sont tous gênés de m'entendre
gueuler ! Si j'étais un mec, ils trouveraient ça normal, non ? Du
coup, ils s'éloignent un peu, pudiquement...)
Je
cherche comment me redonner du courage. En racontant des blagues ? Je
ne suis pas en état de raconter correctement... Alors je chante. La
première chanson qui me vient à l'esprit : une berceuse indienne
que je fredonnais à mes enfants pour les endormir. Elle est jolie,
je me souviens des paroles, mais je ne chante pas trop fort, ils vont
me prendre pour une folle... N'empêche, ça fonctionne ! Je pagaie
au rythme de la chanson, et mes mouvements redeviennent plus
efficaces. En tous cas, on a dépassé Michel !
A
l'arrivée, j'hallucine : Françoise est en train de remorquer un
kayak... vide !!! (Qui a mis de la vodka dans ma Vittel ?) Bon, il
paraît que Christian est à la baille : je ne cherche pas à
comprendre... Martine a encore la force de faire quelques exercices
de retournement : cela me donne envie, mais les vagues n'arrêtent
pas de me chahuter, alors je déclare forfait.
Et
voilà ! Le retour tant attendu sur la terre ferme ! La faim qui
revient : c'est bon d'avoir à nouveau envie de manger ! Mais en même
temps, je ressens une pointe de nostalgie : on était bien sur l'eau,
je n'avais pas vraiment envie de rentrer ! Alors je regarde
Pierre-Dominique essayer le nouveau kayak prêté par la Sirena : il
esquimaute avec une telle aisance, ça fait rêver !
"Ce
soir, tu vas bien dormir !" Les costauds m'encouragent, ils me
félicitent d'avoir fait la sortie jusqu'au bout. (Pourquoi, vous en
doutiez ? En tous cas, merci de m'avoir aidée : sans vous, je ne
l'aurais jamais fait !)
Pour
finir, quand Christian me demande (en plaisantant ?) si je veux faire
le compte-rendu cette fois-ci, je réponds "Oui !" sans
hésiter !
Quand
même, je me demande si je ne vais pas essayer le kayak-polo l'année
prochaine : eux, ils restent bien à l'abri du vent et des vagues,
sur le lac... Vous croyez que c'est possible avec une pagaie rose à
fleurs ?
P.S.
Mon souffleur m'apporte les
précisions suivantes :
Basse
mer à 15h39 coeff 78 ; vents Sud
Ouest 3 Beaufort.
On
a parcouru environ 9 miles nautiques : l’aller avec le courant de
la marée descendante, le retour avec le courant de la marée
montante.
Les
présents : Yannick, Françoise, Thierry, Viviane, Roger, Sylvain,
Pierre-Dominique, Martine, Hervé, Michel, Alain, Franck, Christian,
Mélanie, Michel, Jean-Claude.
Mélanie
Compte rendu très bien tourné...avec un regard féminin qui nous amène une touche de douceur à nous les hommes ( et oui nous avons une part de féminité en chacun de nous).
RépondreSupprimerMerci Mélanie
Franck
Bravo Mélanie, chouette CR!!!!!!!!
RépondreSupprimer"Rapidement, le groupe prend de l'avance, et change de direction. Qu'est-ce qu'ils font ? Je n'y comprends rien !"
Marrant, ça je me suis fait la même reflexion!!!! Dans le doute, j'ai pris l'option rejoindre le bord pour pas embêter les copains, vu ma forme du jour..........
Mais promis la prochaine fois, je reste avec toi pour maintenir l'effectif féminin !!!!!!!!!!!
C'est pas toutes les semaines que je bûche.
En tout cas, aucun remord de ne pas avoir tenté la ballade complète, le peu que j'ai fait m'a suffi, d'ailleurs j'ai voulu repartir vous chercher après quelques tours, bord de côte dont un retour avec Jean-Pierre, mais le vent ayant forci ou alors fatiguée, arrivé au rocher du Lion demi-tour stratégique.
En arrivant à la plage de départ, grosse frayeur un rocher surgi devant mon bateau juste au moment où j'allai attaqué l'arrivée de plage, pff pff marche arrière, ouffff...
Vivement la prochaine sortie!!!