Samedi 10 octobre 2020 Baptême mouvementé à Pierre Percée PM 10h06 coeff 33, BM 17h35Vents NO 4B Martine, Cathy,Loïc, Christophe, Alain, Franck, Franck, Claude,Sylvain, Hervé, Yannick, Roger, Thierry, Christian.
L’après-midi avait plutôt bien commencé, je venais pour
ma deuxième sortie avec le club et j’avais un peu...l’insouciance du débutant
qui a fait sa première balade sur une mer d’huile, et qui pense naïvement que
ce sera toujours un peu comme ça…
L’arrivée au club est toujours un bon moment ; on
retrouve des têtes déjà connues, une bonne humeur générale et une activation
digne d’une fourmilière à laquelle on essaie de prendre part. On va faire du
kayak en mer alors forcément, on est contents. En plus aujourd’hui, on me
confie un kayak en fibre...merci Christian de me faire confiance alors que la
fois précédente tu m’as vu accoster en plantant mon kayak dans le sable…
En voiture pour Bonne Source, Sylvain m’apprend qu’il y a
trois îles dans la baie et qu’on va aller s’y balader. En plus le soleil
brille, c’est chouette...mais il y a un peu plus de vent que la dernière fois,
et la mer est un peu plus agitée...pour l’instant tout cela ne me parle pas
trop...pour l’instant…
Après avoir embarqué la fleur au fusil, non sans avoir
oublié de mettre ma jupe avant le gilet de sauvetage, et non sans accepter
gentiment la proposition de Cathy de me prêter son casque (avec la couleur
rose, il ne pourra rien m’arriver, on me verra même de l’autre côté de
l’estuaire ;) me voilà sur la mer.
Assez vite j’ai senti que j’étais moins détendu que la
dernière fois, je sentais la présence insistante des vagues, qu’il n’était pas
toujours possible de prendre de face (ah bon?). Yannick a dû sentir quelque
chose et me donne un conseil qui à mon avis me servira pour l’éternité : quoi
qu’il arrive, ne jamais arrêter de pagayer, la pagaie c’est notre équilibre, et
le coup de pagaie, plutôt au sommet de la vague...OK bien reçu.
Je me demandais depuis longtemps pourquoi ce rocher de
forme similaire à l’Ayers Rock en Australie s’appelait Pierre Percée. Je l’ai
compris en arrivant sur le côté, même si ce n’était pas une surprise, il
fallait tout de même être en mer pour le voir : la pierre a une forme de
tunnel, et à marée haute il serait possible de la traverser en kayak. Une autre
fois...car à peine commencé à en faire le tour je vois s’approcher une vague
qui me semble énorme mais qui n’est sans doute en fait qu’une grosse
vaguelette, un peu bruyante et blanchissante tout de même. Et là, le conseil de
Yannick me semble figé dans l’éternité ; je contemple la vague, sans doute
les yeux écarquillés, la bouche ouverte...et la pagaie hors de l’eau.
Résultat ; je fais un joli dessalage (le mot me semble mystérieux tant on
aurait plutôt envie de parler de salage, surtout au niveau de la bouche et du
nez…)
Heureusement, je sais quoi faire, et heureusement l’eau
n’est pas encore trop froide en ce mois d’octobre. Surtout ne pas lâcher le
kayak, surtout ne pas lâcher la pagaie, savoir quoi faire avec quelle main la
tête sous l’eau...Une fois dehors, je me sens tout bête, l’impression absurde
que je vais me faire engueuler...et puis en fait non, voilà déjà Hervé et
Martine qui savent exactement quoi faire et qui font tout ça le plus calmement
et le plus normalement du monde. Moi aussi je me souvenais de ces gestes, sur
cette mer d’huile, la fois passée. On avait déjà appris à faire cette manœuvre
par laquelle on passait tous une fois ou l’autre. Hervé me rassure : faire du
kayak de mer, c’est forcément passer par là. Le kayak vidé, on se met côte à
côte et je m’accroche à la ligne de vie du kayak d’Hervé (là le nom me parle un
peu plus). Je m’agrippe et hop, me voilà à nouveau dans mon kayak, baptisé à
Pierre Percée...l’endroit aurait pu être moins charmant et sauvage…On a beau se
dire que ce n’est pas grave, on a un peu le moral dans les chaussons néoprène
tout de même. Je croise Cathy qui me dit, le sourire jusqu’aux oreilles « Elle
est bonne, hein ? » et là je comprends qu’elle vient de dessaler elle
aussi...je me sens un peu moins seul !
C’est là que Christian me prend sous son aile ;
outre sa générosité naturelle, il a senti qu’il avait affaire à un nouveau qui
s’accrocherait peut-être...Alors nous voilà repartis, cette fois direction
l’île des Evens (mais si, le petit point jaune et noir là-bas…) Christian me
donne des conseils, dont certains que je n’avais encore jamais entendus comme
par exemple les impulsions avec les pieds simultanément avec les bras, se
pencher un peu sur une vague qui arrive au flanc (se pencher, sérieux?!), mais
aussi des conseils déjà entendus et pourtant battus en brèche par des mauvaises
habitudes : planter la pagaie loin devant, pousser la pagaie ne pas
seulement la tirer etc. Il m’apprend aussi le regard directionnel, c’est à dire
regarder un point à l’horizon comme un point de destination permettant de
garder un cap...mais un cap qui semble bien lointain tout de même...Bon, c’est
vrai qu’il avait raison de me donner ce conseil car on commençait un peu à
prendre la direction de la Vendée...Et là, nouvelle découverte : le point
semble ne jamais grossir, et pourtant à un moment il est énorme et on est tout
près...étranges découvertes sur la mer, ivre de froid humide et de coups de
pagaie…
Christian me propose d’accoster l’île des Evens, histoire
de reprendre un peu de souffle et aussi de vider mon kayak qui a sans doute
encore quelques restes de Pierre Percée, mais aussi de quelques vagues passées
sur la jupe (l’aurais-je mal fermée?) Les plus téméraires du groupe font le
tour de l’île en kayak...une autre fois pour moi. On ne tarde pas trop à
repartir pour ne pas se refroidir, cette fois les vagues sont dans le dos et on
peut s’exercer un peu au surf. Par moment je sens la vague qui m’emmène, en
pagayant on dirait qu’on va pouvoir la suivre jusqu’au point d’arrivée mais
non...quoique je vois Hervé au loin qui a pris une avance impressionnante. Et
c’est là que je commets ma deuxième erreur de la journée, ou plutôt la même que
tout à l’heure, je sors la pagaie de l’eau quelques minuscules secondes, le
temps de me faire pousser et rouler sur le côté par ces vaguelettes à surf qui
semblaient pourtant si sympathiques...Ça y est me voilà à nouveau la tête sous
l’eau, je mets un peu plus de temps à retirer la jupe (je ne pense même pas à
l’esquimautage) Christian me récupère et fait les bons gestes pour, rebelote,
vider mon kayak, se mettre à côté de moi pour que je puisse y grimper...me
voilà rincé pour la journée.
On arrive au point de départ et je ne sais trop quoi
penser : je suis vanné, je tremblote un peu ce qui fait que même parler
est difficile, mais le soleil brille et ses reflets sur la mer sont intenses à
presque 18h en ce mois d’octobre (fichtre, on aurait pagayé près de 4
heures?!). Tout le monde est là, on me propose des petits gâteaux et du café,
rien à dire, quand on y repense ce sont déjà des moments inoubliables.
Le soir dans mon lit, je serai surpris de sentir encore
ces petites vagues à surf qui tantôt vous tirent, tantôt vous poussent, et
j’aurai encore dans la tête les images des îles d’une mer sauvage, et le creux
des vagues tout autour de nous.
Christophe.
L’après-midi avait plutôt bien commencé, je venais pour
ma deuxième sortie avec le club et j’avais un peu...l’insouciance du débutant
qui a fait sa première balade sur une mer d’huile, et qui pense naïvement que
ce sera toujours un peu comme ça…
L’arrivée au club est toujours un bon moment ; on
retrouve des têtes déjà connues, une bonne humeur générale et une activation
digne d’une fourmilière à laquelle on essaie de prendre part. On va faire du
kayak en mer alors forcément, on est contents. En plus aujourd’hui, on me
confie un kayak en fibre...merci Christian de me faire confiance alors que la
fois précédente tu m’as vu accoster en plantant mon kayak dans le sable…
En voiture pour Bonne Source, Sylvain m’apprend qu’il y a
trois îles dans la baie et qu’on va aller s’y balader. En plus le soleil
brille, c’est chouette...mais il y a un peu plus de vent que la dernière fois,
et la mer est un peu plus agitée...pour l’instant tout cela ne me parle pas
trop...pour l’instant…
Après avoir embarqué la fleur au fusil, non sans avoir
oublié de mettre ma jupe avant le gilet de sauvetage, et non sans accepter
gentiment la proposition de Cathy de me prêter son casque (avec la couleur
rose, il ne pourra rien m’arriver, on me verra même de l’autre côté de
l’estuaire ;) me voilà sur la mer.
Assez vite j’ai senti que j’étais moins détendu que la
dernière fois, je sentais la présence insistante des vagues, qu’il n’était pas
toujours possible de prendre de face (ah bon?). Yannick a dû sentir quelque
chose et me donne un conseil qui à mon avis me servira pour l’éternité : quoi
qu’il arrive, ne jamais arrêter de pagayer, la pagaie c’est notre équilibre, et
le coup de pagaie, plutôt au sommet de la vague...OK bien reçu.
Je me demandais depuis longtemps pourquoi ce rocher de
forme similaire à l’Ayers Rock en Australie s’appelait Pierre Percée. Je l’ai
compris en arrivant sur le côté, même si ce n’était pas une surprise, il
fallait tout de même être en mer pour le voir : la pierre a une forme de
tunnel, et à marée haute il serait possible de la traverser en kayak. Une autre
fois...car à peine commencé à en faire le tour je vois s’approcher une vague
qui me semble énorme mais qui n’est sans doute en fait qu’une grosse
vaguelette, un peu bruyante et blanchissante tout de même. Et là, le conseil de
Yannick me semble figé dans l’éternité ; je contemple la vague, sans doute
les yeux écarquillés, la bouche ouverte...et la pagaie hors de l’eau.
Résultat ; je fais un joli dessalage (le mot me semble mystérieux tant on
aurait plutôt envie de parler de salage, surtout au niveau de la bouche et du
nez…)
Heureusement, je sais quoi faire, et heureusement l’eau
n’est pas encore trop froide en ce mois d’octobre. Surtout ne pas lâcher le
kayak, surtout ne pas lâcher la pagaie, savoir quoi faire avec quelle main la
tête sous l’eau...Une fois dehors, je me sens tout bête, l’impression absurde
que je vais me faire engueuler...et puis en fait non, voilà déjà Hervé et
Martine qui savent exactement quoi faire et qui font tout ça le plus calmement
et le plus normalement du monde. Moi aussi je me souvenais de ces gestes, sur
cette mer d’huile, la fois passée. On avait déjà appris à faire cette manœuvre
par laquelle on passait tous une fois ou l’autre. Hervé me rassure : faire du
kayak de mer, c’est forcément passer par là. Le kayak vidé, on se met côte à
côte et je m’accroche à la ligne de vie du kayak d’Hervé (là le nom me parle un
peu plus). Je m’agrippe et hop, me voilà à nouveau dans mon kayak, baptisé à
Pierre Percée...l’endroit aurait pu être moins charmant et sauvage…On a beau se
dire que ce n’est pas grave, on a un peu le moral dans les chaussons néoprène
tout de même. Je croise Cathy qui me dit, le sourire jusqu’aux oreilles « Elle
est bonne, hein ? » et là je comprends qu’elle vient de dessaler elle
aussi...je me sens un peu moins seul !
C’est là que Christian me prend sous son aile ;
outre sa générosité naturelle, il a senti qu’il avait affaire à un nouveau qui
s’accrocherait peut-être...Alors nous voilà repartis, cette fois direction
l’île des Evens (mais si, le petit point jaune et noir là-bas…) Christian me
donne des conseils, dont certains que je n’avais encore jamais entendus comme
par exemple les impulsions avec les pieds simultanément avec les bras, se
pencher un peu sur une vague qui arrive au flanc (se pencher, sérieux?!), mais
aussi des conseils déjà entendus et pourtant battus en brèche par des mauvaises
habitudes : planter la pagaie loin devant, pousser la pagaie ne pas
seulement la tirer etc. Il m’apprend aussi le regard directionnel, c’est à dire
regarder un point à l’horizon comme un point de destination permettant de
garder un cap...mais un cap qui semble bien lointain tout de même...Bon, c’est
vrai qu’il avait raison de me donner ce conseil car on commençait un peu à
prendre la direction de la Vendée...Et là, nouvelle découverte : le point
semble ne jamais grossir, et pourtant à un moment il est énorme et on est tout
près...étranges découvertes sur la mer, ivre de froid humide et de coups de
pagaie…
Christian me propose d’accoster l’île des Evens, histoire
de reprendre un peu de souffle et aussi de vider mon kayak qui a sans doute
encore quelques restes de Pierre Percée, mais aussi de quelques vagues passées
sur la jupe (l’aurais-je mal fermée?) Les plus téméraires du groupe font le
tour de l’île en kayak...une autre fois pour moi. On ne tarde pas trop à
repartir pour ne pas se refroidir, cette fois les vagues sont dans le dos et on
peut s’exercer un peu au surf. Par moment je sens la vague qui m’emmène, en
pagayant on dirait qu’on va pouvoir la suivre jusqu’au point d’arrivée mais
non...quoique je vois Hervé au loin qui a pris une avance impressionnante. Et
c’est là que je commets ma deuxième erreur de la journée, ou plutôt la même que
tout à l’heure, je sors la pagaie de l’eau quelques minuscules secondes, le
temps de me faire pousser et rouler sur le côté par ces vaguelettes à surf qui
semblaient pourtant si sympathiques...Ça y est me voilà à nouveau la tête sous
l’eau, je mets un peu plus de temps à retirer la jupe (je ne pense même pas à
l’esquimautage) Christian me récupère et fait les bons gestes pour, rebelote,
vider mon kayak, se mettre à côté de moi pour que je puisse y grimper...me
voilà rincé pour la journée.
On arrive au point de départ et je ne sais trop quoi
penser : je suis vanné, je tremblote un peu ce qui fait que même parler
est difficile, mais le soleil brille et ses reflets sur la mer sont intenses à
presque 18h en ce mois d’octobre (fichtre, on aurait pagayé près de 4
heures?!). Tout le monde est là, on me propose des petits gâteaux et du café,
rien à dire, quand on y repense ce sont déjà des moments inoubliables.
Le soir dans mon lit, je serai surpris de sentir encore
ces petites vagues à surf qui tantôt vous tirent, tantôt vous poussent, et
j’aurai encore dans la tête les images des îles d’une mer sauvage, et le creux
des vagues tout autour de nous.
Christophe.
top ce compte rendu ! vivement le prochain . Sylvain
RépondreSupprimerBravo Christophe pour la rédaction de ton ressenti j'ai l'impression qu'ils t'on tout dit ....
RépondreSupprimeret les vagues seront toujours là pour te le rappeler au cas ou tu oublierais !
Toujours super d'avoir le ressenti d'une personne débutante. Il faut maintenant s'accrocher pour poursuivre l’expérience petit à petit un peu plus loin. A une prochaine.
RépondreSupprimerFranck
Quelle aventure !
RépondreSupprimerCela donne envie d'être sur l'eau, de sentir cette liberté face aux éléments purs.
Merci pour ce partage.